Parce qu’il est encore rattaché à des notions négatives telles que la manipulation et la corruption, le lobbying a toujours assez mauvaise réputation en France. Pourtant, depuis une quinzaine d’années, le lobbying s’est généralisé, professionnalisé, et le nombre de cabinets spécialisés a été multiplié par cinq.
Mieux encore, le lobbying est aujourd’hui une pratique transparente et totalement réglementée. Cette stratégie s’avère dès lors pertinente aussi bien pour les groupes internationaux que pour les petites et moyennes entreprises qui peuvent, à leur tour, faire entendre leur voix.

Évolution, cadrage et réglementation du lobbying

La réputation sulfureuse du lobbying tient surtout au fait que durant des années, les lobbys ont exercé sans le moindre contrôle. Cela n’est désormais plus le cas avec l’entrée en vigueur de la loi Sapin 2 le 9 décembre 2016.

Qu’est-ce que la loi Sapin 2 ?

Cette loi relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique marque une nouvelle étape dans la volonté de renforcer la transparence de certaines activités économiques.

Elle complète l’action engagée par les lois de 2013 relatives à la transparence de la vie publique, qui obligent les membres du gouvernement, les parlementaires, les élus locaux et les décideurs publics à faire des déclarations de biens et d’intérêts. Elle sera finalement enrichie par celle pour la confiance dans la vie politique du 15 septembre 2017.

Que dit la loi Sapin 2 sur le lobbying ?

Pour le lobbying, cela se concrétise par un encadrement des pratiques des représentants d’intérêts. Les lobbys doivent en effet désormais s’inscrire sur un répertoire numérique sur lequel ils ont le devoir de fournir des informations sur leurs activités, leurs collaborateurs et leur budget. Ce répertoire est géré par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). François Hollande, président de la République lors de la promulgation de la loi Sapin 2, avait déclaré : « Les citoyens sauront qui est intervenu et à quel niveau auprès des décideurs publics pour améliorer, corriger ou modifier une réforme, et avec quels arguments. »

En 2018, 8 387 actions ont été déclarées. Les cinq domaines principaux sont : l’agriculture (8 %), les taxes (4 %), le système de santé et médico-social (4 %), les PME/TPE (3 %) et enfin le logement (3 %).

Comment faire du lobbying ?

Faire du lobbying, c’est chercher à orienter le choix d’une personne influente sur un problème donné. Lorsqu’il est encadré, le lobbying permet d’apporter aux décideurs publics des informations et éclairages sur des sujets toujours plus complexes. On peut distinguer le lobbying direct, qui consiste à démarcher un décisionnaire de manière ciblée pour lui expliquer pourquoi il devrait adopter notre vision des choses, du lobbying indirect qui revient à faire pression sur un décideur par le biais de l’opinion publique.

Le lobbying direct

On parle ici de lobbying de réseau, c’est-à-dire fondé sur les relations qu’entretiennent les lobbys avec des décisionnaires. Voici différents exemples de lobbying direct :

  • la rencontre avec des législateurs pour discuter du contenu potentiel d’une législation et orienter sa rédaction ;
  • la négociation des termes d’un projet de loi.

Le lobbying indirect

Le lobbying indirect cherche lui aussi à influencer les décideurs, mais en passant par la mobilisation de tierces personnes. Ils peuvent être des médias, des alliés, des associations, groupes d’intérêt voire des particuliers.

En sensibilisant les différentes parties prenantes à une question et en tentant d’influencer l’opinion publique, le lobbying indirect attire l’attention d’une cible plus large et fait donc pression sur les décideurs afin qu’ils réagissent et agissent dans le sens souhaité. Concrètement, le lobbying indirect est généralement réalisé par le biais de campagnes média (TV, radio, presse ou réseaux sociaux).

Quelles sont les actions de lobbying les plus courantes ?

Les discussions informelles ou réunions en tête à tête sont le format privilégié du lobbying (25,5 %). Viennent ensuite la transmission d’informations et expertises dans un objectif de conviction (24 %), puis les suggestions afin d’influencer la rédaction d’une décision publique (18 %), ou encore une correspondance régulière (courrier, mail : 14,5 %) [Source : Sudouest.fr].

Guide pratique | Incarner l'entreprise : l'une des clés d'un lobbying réussi

Pourquoi faire du lobbying quand on est une PME, une ETI ou une fédération ?

Alors que les entrepreneurs, les dirigeants de TPE, PME et ETI, les sociétés d’innovation ou de développement constituent le cœur de notre économie, ils sont souvent absents du périmètre des politiques. La conséquence ? Les petites et moyennes entreprises subissent des décisions auxquelles elles n’ont tout simplement pas pris part et qui peuvent leur porter fortement préjudice.

La palette d’actions dont nous avons parlé dans le paragraphe précédent n’est toutefois pas réservée aux grands groupes qui, de par leur importance, possèdent déjà cette influence tant recherchée par les PME, ETI, fédérations ou associations. Les petites entreprises ont encore plus besoin d’être représentées pour que leurs voix soient entendues.

Quelle que soit la taille de votre entreprise, les objectifs et avantages du lobbying restent finalement les mêmes :

  • transmettre vos messages aux décideurs ;
  • faire connaître vos enjeux ;
  • mettre en valeur vos intérêts légitimes ;
  • défendre et communiquer sur vos positions.

Pourquoi faire appel à une agence de communication corporate pour faire du lobbying ?

Les entreprises de petite et moyenne taille qui souhaitent faire du lobbying ont tout intérêt à recourir aux services d’une agence de communication corporate. En effet, elles peuvent alors profiter de la réputation et du réseau de l’agence par lesquelles ses convictions seront enfin entendues. Il est beaucoup plus plausible que les convictions et amendements soient pris au sérieux lorsqu’ils sont énoncés par des professionnels de la communication d’influence et du lobbying.

Contrairement à un cabinet traditionnel de lobbying, qui exerce son influence à travers du lobbying direct, une agence de communication corporate coordonne les deux aspects du lobbying, puisqu’elle met également en place une stratégie de lobbying indirect. Cela se traduit, par exemple, par la gestion complète des contenus et des réseaux sociaux, et par le lancement de campagnes média.

Il en est de même pour les associations qui, bien qu’elles soient reconnues comme légitimes et que leurs positions soient attendues, ne semblent pas encore imprégnées de la culture du lobbying. Elles pourraient, elles aussi, bénéficier des conseils d’une agence globale en communication corporate.