L’« Inclusive Internet Index » 2019 réalisé pour Facebook par l’unité d’intelligence de The Economist, a interrogé 5 069 personnes dans le monde entier sur leurs pratiques en matière de données personnelles. Moins d’un an après l’audition de Mark Zuckerberg lors du scandale Cambridge Analytica, au cours duquel les données de 50 millions d’utilisateurs ont été violées, cette étude révèle que plus de la moitié des personnes interrogées (52%) n’ont pas confiance en la préservation de leur vie privée en ligne.

Dans le sillon de l’année 2018, qui a été une année charnière en matière de protection des données personnelles, cette édition 2019 de l’« Inclusive Internet Index », montre que les internautes dévoilent peu d’informations sur eux-mêmes en ligne. Cela pourrait être une bien mauvaise nouvelle pour des entreprises comme Facebook, qui utilisent les données personnelles mises en ligne par les internautes pour le ciblage de leurs publicités.

Du point de vue quantitatif, il s’agit d’une augmentation marginale par rapport aux 51,5% de personnes qui avaient répondu de la même manière l’année passée. Mais, d’un point de vue qualitatif, les enseignements sont riches. L’étude révèle que les utilisateurs ont changé leur façon d’utiliser Internet pour réduire le risque de violation de leurs données, notamment celles concernant leur situation financière ou leur état de santé.

Compte tenu du fait que Facebook est le deuxième site Web, en termes de fréquentation, aux États-Unis, selon ComScore, et le troisième au monde, par SimilarWeb, cela ne doit guère rassurer les marketeurs et les financiers de la firme. Certains y verront clairement un lien de cause à effet et la baisse possible des recettes publicitaires du réseau social dans les années à venir.

Vers de nouvelles réglementations aux Etats-Unis ?

Les résultats de l’étude plaident ​​également en faveur d’une réglementation plus stricte en matière de protection des données des personnes :

« In Europe, the share of respondents confident about their online privacy increased by 8 percentage points from the 2018 survey, probably because of the General Data Protection Regulation (GDPR), the EU’s comprehensive data privacy rules that came into force in May 2018. »

Dans une publication le 6 mars, le PDG de Facebook a annoncé une évolution des services proposés par le réseau social, revoyant sa position sur le « tout public » et admettant que les internautes avaient besoin de plus d’intimité. Cette nouvelle direction stratégique suffira-t-elle à fidéliser les fans et à assurer la pérennité du modèle économique ?

L’étude, de son côté, démontre que de nouvelles lois pourraient contribuer à rétablir la confiance des utilisateurs.