Le 15 avril dernier, l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris a suscité une vive émotion en France et dans le monde, entraînant un élan de générosité impressionnant. Les soutiens pour la reconstruction de l’édifice ont été originaux à plus d’un titre. Et de façon générale, c’est la collecte de dons en faveur des œuvres caritatives qui a globalement évolué pour capter de nouvelles cibles et s’adapter aux nouveaux usages.

Une mobilisation collective inédite

Une multitude d’acteurs, d’horizons différents, se sont mobilisés pour la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Si les sommes des grandes fortunes et des grandes entreprises constituent une large part des dons récoltés, elles ne sont pas les seules. Des PME, des collectivités territoriales ainsi que des particuliers ont également massivement participé. Au-delà de cette abondance de dons, il est également intéressant de constater que dans les faits cet élan de solidarité nationale a émergé sous des formes de dons éloignées du mécénat traditionnel.

Des formes d’engagements atypiques

Certaines entreprises se sont engagées à offrir un million de repas aux ouvriers sur le chantier de restauration et d’autres ont mis à contribution leurs collaborateurs en les incitant au don par arrondi sur salaire. Des enseignes ont quant à elles proposé à leurs clients de pratiquer un arrondi en caisse sur le montant de leurs achats. Par ailleurs, des acteurs ont décidé d’apporter leur soutien selon leurs expertises respectives. Par exemple, l’Interprofession nationale de la Filière Bois Forêt a mis à disposition des chênes et de la main d’œuvre, nécessaires à la reconstruction de la charpente de l’édifice ou encore, la SNCF et la RATP ont installé des panneaux d’affichage pour appeler aux dons. Cette aide, provenant de tous secteurs confondus, traduit bien des formes d’engagements nouvelles.

Le « don conversationnel », nouvelle tendance ?

Ces dernières années, ce sont les dons en ligne qui remportent le plus d’adhésion. Ce phénomène s’est traduit par le développement de nombreuses cagnottes en ligne telles que Helloasso ou Leetchi ainsi que la possibilité de créer des campagnes sur Facebook pour soutenir une cause en particulier. D’autres plateformes plus innovantes ont émergé, par exemple Goodeed, qui permet à ses utilisateurs d’effectuer un don à des ONG sans dépenser d’argent.

Et plus récemment, nous avons pu assister à l’émergence du « don conversationnel » à travers les chatbots. Ces messageries instantanées et robots conversationnels, le plus souvent disponibles sur nos applications du quotidien type Twitter, Facebook ou Whatsapp, sont des programmes qui permettent de lancer une conversation avec les utilisateurs du site. Certains se sont mis au service des causes humanitaires. C’est le cas du partenariat entre la société Lokai et l’ONG Charity Water qui ont mis en place un chatbot sur Facebook Messenger afin de sensibiliser les utilisateurs à la difficulté quotidienne de certaines personnes dans le monde d’avoir accès à l’eau potable et de récolter des dons. Dans le même esprit, Webotit, une plateforme de paiement par messagerie, a développé le « don conversationnel » en installant un chatbot sur les sites d’ONG françaises pour inciter aux dons.